Au dernier matin, de mon voyage à Dublin
J’ai pris un café dans une gargote en face du vieux marché
Le patron m’a servi sans rien me demander et son sourire m’a adoubé
Soudain, je n’étais plus l’étranger seul et isolé
Qui parcourrait cette ville dans le silence de l’offense
La pillant à chaque instant
Il m’avait traité comme l’un des siens,
J’étais l’égal de ces vestes jaunes
Qu’il servait dès le petit matin
Il m’a accueilli, nourri
Abreuvé et béni
Quand je suis sorti, le pays, à son tour m’a souri.
En gaélique, le vent a ébouriffé mes neurones
En reprenant l’air de la mer et des pierres
Il a laissé dans ma gorge un chant ancien
Et dans mon oreille, une idée
J’ai été libéré de mon étrangité
Par le sourire de cet homme portant l’identité
D’un pays qui pour la première fois connait la paix.
J’ai écrit et j’ai marché, dans cette terre qui soudain se dévoilait
Et je n’ai qu’une hâte, y retourner.