des nuées des tableaux grandeur nature exposés surexposés
aux crues de son lit le Mâle pond ses eaux eaux qui se fracassent entre mes doigts
bavarde la Saint-Maurice murmure ses airs riverains vers à mes oreilles
telle l’eau de cette belle mauricienne confrontée aux cascades en mouvements saccadés mes réminiscences s’affolent remontent à la surface me brûlent les yeux
tes lames coupantes jusqu’à l’os éclatent le roc millénaire qui s’érode mes carences mes sentiments pour toi se fracassent se meurent aux parois de mon cœur grande marée qui s’use
les flots ébène sillonnent des kilomètres sinueux sur ma chair à vif éclaboussent écume amertume sur mon âme côtière
accrochés à tes jupes des paysages sauvages font resurgir à tribord mes instincts primitifs mes territoires en friche ma liberté
ta nature bipolaire aux humeurs tranquilles grand miroir étincelant aux humeurs fougueuses mon visage déformé poussé au large en éclats chancelants
parfois boulimique tes rives noyées parfois anorexique des lambeaux de sécheresse sur ton échine je suis ligotée dans une boîte en fer blanc mon corps en portage
à contre-courant mon vague à l’âme nage en eaux troubles jusqu’en amont mon port d’attache mes origines embâclées
à bras-le-corps j’épouse tes formes me dissous en elles je coule dans tes veines.