Ces cinq photographies sont extraites de la série « Une fenêtre sur toi… » qui retrace les pas d’une femme nomade. Entamée en 2016, cette aventure visuelle nous emmène dans divers pays comme l’Iran, l’Ethiopie, le Vietnam, l’Arménie, le Liban, les Maldives, le Sri Lanka, Cuba ou encore la Géorgie, la Roumanie et la Jordanie… « Une fenêtre sur toi », comme son titre l’indique, est une tentative d’ouvrir l’ici vers l’ailleurs. Un voyage qui ambitionne de tisser un lieu de rencontres avec les cultures, les ethnies, les langues, les religions, les sexes etc.

Ce travail aux couleurs pop’art, forme une mosaïque de lieux et de visages capturés dans la simplicité du quotidien. Sans fioritures, les prises spontanées guident le regard vers des formes, des nuances et des lumières qui témoignent à la fois de la beauté mais aussi de la complexité des univers photographiés. Nous y voyons des scènes de rues, des espaces naturels, des êtres qui marchent… Entre l’intérieur et l’extérieur, l’appel de la « fenêtre » permet de s’approcher de ces univers pour explorer ce qui se passe de l’autre côté de l’ouverture. Par cette fenêtre métaphorique, la photographie permet de créer un lien tangible entre des mondes lointains ; le monde de celui qui regarde dans l’instant présent et le monde de l’élément regardé dans un temps passé.

Avec la pandémie et les confinements à répétition, le motif de la fenêtre sur l’ailleurs invite ainsi à la rencontre mais invite surtout à réfléchir sur les barrières sociales et les cloisonnements mentaux qui nous empêchent de vraiment connaitre les chemins extérieurs, ceux que nous regardons parfois depuis notre fenêtre sans jamais oser s’y approcher. Faire bouger le regard dans une sorte de fenêtre photographique ouverte est une façon de briser les frontières, les préjugés, les codes… Ainsi, la fenêtre est à bien des égards ouverte sur soi ; pour un voyage dans les contrées de nos espaces intérieurs.